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lundi 19 décembre 2011

Maastricht - Le charme latin d'une cité germanique


Riche et séduisante, Maestricht l'est à plus d'un titre. Sa richesse culturelle draine le visiteur vers le centre-ville où l'histoire a su trouver place dans les allées de la modernité contemporaine. Reine du shopping, la ville regorge de ruelles semi-étroites où rugit encore une pléiade de petites enseignes commerciales qui ont su perdurer ou se renouveler en restant toujours à l'affût des tendances et de la mode. La ville est aussi réputée  - et méconnue - pour ses restaurants étoilés qui font sa fierté et où la gastronomie régionale tient le haut du pavé. Exceptionnelle par sa position dans la vallée du sud-Limbourg, Maestricht joue les miss city-trips et à de quoi se le permettre. Les grands hôtels sont légion, les bonnes tables nombreuses et les atouts touristiques répondent à l'appel. La ville compte 122 000 habitants, une brillante université et est un lieu de pèlerinage marial drainant chaque année de nombreux visiteurs venant admirer l'image miraculeuse "Sterre der Zee" (L'Etoile de la Mer) visible au coeur de la basilique Notre-Dame.
 
Pour la grande histoire, la ville s'est développée au croisement de la route Boulogne-Bavay-Cologne et de la Meuse où un pont fut construit par les Romains sous Auguste. Dès le Vème siècle, elle devint le siège épiscopal du diocèse de Tongres avant que celui-ci ne se déplace à Liège au VIIIème siècle. Dès lors, ses liens avec ce qui allait devenir la Principauté de Liège ne cesseront de croître avant de se délier.

l'empereur romain Auguste

Au sud de la ville, se trouve la Montagne Saint-Pierre, connue ici sous le nom de St Pietersberg surplombée par l'ancien fort et son réseau de souterrains. Le passé de Maestricht est énorme. Des vestiges paléolithiques ont été retrouvés et témoignent de l'existence de vie humaine entre 8000 et 25 000 ans avant notre ère. Avant les Romains, les Celtes y vécurent au moins cinq siècles. L'endroit se veut stratégique, la Meuse peu profonde. Saint-Servais, premier évêque des Pays-Bas, y déplaça l'évêché de Tongres en 382. La tombe du Saint, située dans la crypte de l'église éponyme se veut un lieu de pèlerinage. Une procession y est organisée tous les sept ans pendant laquelle sa châsse en chêne recouverte de cuivre doré est transportée aux quatre coins de la ville. Membre de l'Empire carolingien, la ville n'a eu de cesse de subir une double autorité, tantôt liégeoise et brabançonne, tantôt hollandaise et espagnole et ce, jusqu'à l'annexion de la cité par les Français en 1794.

Chef-lieu de l'éphémère département de la Meuse-inférieure de 1795 à 1814, Maestricht fut intégrée au royaume des Pays-Bas au lendemain de la chute de Napoléon en 1815. Lorsque les provinces du sud se détachèrent pour former la Belgique en 1830, la garnison en poste à Maestricht resta fidèle au roi Guillaume 1er et la ville - et l'est de la province - furent intégrées de façon permanente au Pays-Bas en 1839. Parmi les autres choses à ne pas oublier d'elle... Sachez qu'elle fut la première ville néerlandaise à être libérée par les troupes américaines lors de la seconde guerre mondiale, qu'elle donna son nom au traité européen qui y fut signé il y a vingt ans - le 7 févier 1992- pour le plus grand déplaisir des Français qui en écorchent encore le nom aujourd'hui et qu'on y organise chaque année le plus grand salon d'antiquaires du monde (TEFAF) depuis 1975 en direct de son fabuleux MECC, entendez par là Maastricht Exhibition & Congress Centre.

le TEFAF
 
Maestricht, une ville comme les autres? Pas vraiment. Son excentricité géographique en fait la ville la moins néerlandaise du pays et la plus latine également. Proche de Liège par son histoire politique et religieuse, elle s'assimile souvent à elle. En mieux, aux yeux des Liégeois. A vous de voir. 

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