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vendredi 9 décembre 2011

Liège, une histoire, des dates clés

On ne se permettra pas de refaire notre histoire juste peut-être d'en redresser un bref portrait un peu intelligent. L’histoire liégeoise possède une grande épaisseur chronologique; sans remonter aux chasseurs néanderthaliens, le site de l’actuelle place Saint-Lambert et de la place du Marché a été occupé de façon permanente depuis plus de six mille ans. A cette époque lointaine, un village d’agriculteurs néolithiques - une civilisation de type Omalien, les Hesbignons de ce temps reculé - profitait d’une terre fertilisée naturellement par le limon que déposait la Légia avant de se jeter à bras ouverts dans la Meuse. La richesse de l’endroit n’a pas échappé aux Romains qui, après la conquête du 1er siècle avant J.C., y construisirent une exploitation agricole (villa) qui fut détruite par les invasions germaniques et dont les vestiges (hypocaustes) sont visibles à l’Archéoforum de la place Saint-Lambert.

Les grandes étapes historiques peuvent être résumées à quatre noms et deux dates :

- Saint-Lambert : évêque de Tongres (civitas romaine), installé à Maastricht , missionnaire dans le village de Liège où il possédait un petit oratoire entouré d’un domaine sur lequel les Carolingiens lui avait donné l’immunité. Sa forte personnalité lui valut l’inimitié de puissants qui organisèrent son assassinat vers l’an 700. Ce drame ouvre à Liège un avenir radieux car il entraîne la naissance d’un pèlerinage et le développement de ce qui n’était qu’un hameau.

Représentation de Saint-Lambert

-Saint-Hubert : disciple et successeur de Lambert. Il est le véritable fondateur de la ville de Liège. Dans le premier quart du 8èmesiècle, il organise la translation des reliques de Lambert, de Maestricht où il avait été enterré à Liège, le lieu de son martyre, il fait construire une première église qui deviendra la 1ère cathédrale et une collégiale dédiée à Saint-Pierre. Quand on sait qu’à l’époque le fait de posséder des reliques de saint était synonyme de protection, de sécurité et de prospérité, on comprend l’afflux de population. Un essor socio-économique provoquant le déplacement du siège épiscopal provoquant un nouveau boum démographique.

-L’évêque Notger : Elu en 972, son amitié avec l’empereur du Saint-Empire, Otton II, lui permet d’obtenir en 980 un diplôme d’immunité générale ce qui lui confère les droits régaliens : il est prince et évêque. La Principauté de Liège est née, elle subsistera jusqu’au 18ème siècle Notger entreprend des travaux d’urbanisme, il fait construire une muraille autour du noyau urbain et complète la toile des collégiales : elles seront au nombre de sept, chiffre symboliquement parfait achevant de faire de Liège une grande capitale religieuse.

Notger

Après Saint-Pierre déjà citée et Saint-Martin fondée par Eracle, de même que Saint-Paul, Notger crée Sainte-Croix en 979, Saint-Jean en 980 et Saint-Denis en 987. La dernière, Saint-Barthélemy, sera due à l’initiative de Baldéric II en 1015, quelques années après la mort de Notger (1008).

-1468 : La belle ville de Liège, souvent nommée l’Athènes du Nord au moyen âge, est détruite par la force brutale de l’armée du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, dont le rêve de puissance européen ne s’accommode pas de l’indépendance liégeoise. La ville, hormis les églises, est entièrement brûlée et des milliers de Liégeois sont jetés dans le fleuve.

-Erard de la Marck (1505-1538) : Issu d’une riche famille, il est le véritable reconstructeur de Liège après le désastre de l’époque bourguignonne. Il fait élever un nouveau palais, dans un style mi-gothique, mi-renaissance et joue un rôle important dans la politique européenne. Il finance un buste reliquaire en or qui est un des fleurons de l’actuel Trésor (musée) de la cathédrale Saint-Paul.

Portrait d'Erard de la Marck

-1905 : Date de la grande exposition universelle qui consacre la place éminente de Liège dans la Révolution Industrielle, juste après l’Angleterre. Ce fut l’occasion de revoir le réseau hydrographique de l’embouchure de l’Ourthe après la canalisation de la Meuse, la disparition du quartier de l’Ile et la création de la Dérivation vers 1850. De nouveaux quartiers naissent ou se développent : Vennes-Fétinne, Fragnée. On a construit , pour l’Expo, le fabuleux pont de Fragnée. Henry Carton de Wiart, homme politique et écrivain, publie un roman de chevalerie relatant la résistance liégeoise face aux Bourguignons intitulé la Cité ardente.

Quelques semaines après cette publication, le futur roi Albert Ier utilise la même expression lors de l’inauguration de l’exposition universelle le 26 avril 1905. Désormais, comme Paris est la Ville Lumière, Liège sera la Cité Ardente.


Aujourd'hui, Liège rêve de revivre ce faste passé en accueillant, selon les plans, magistralement l'Exposition Internationale de 2017 sur le site de Coronmeuse. Exposition pour laquelle elle s'est portée candidate depuis le mois de mai dernier. Les mois à venir confieront à la cité ce rôle porteur ou non. L'histoire nous le contera ou pas.

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